
Je vous lis depuis le mois dernier, date à laquelle on m'a offert un cobaye âgé de 3 mois, et vous remercie tous au passage pour les nombreux conseils que j'ai pu lire ici ou là.
Je m'excuse d'avance pour la longueur de ce post, mais c'est qu'il s'est passé beaucoup (trop) de choses en 5 semaines, sans parler des calamités en cascade qui s'abattent sur mon pauvre cobaye. J'espère que certains points pourront vous être utiles, afin que vos petites bestioles n'aient pas à subir ce que mon pauv' Kiki subit depuis 5 semaines...
Prélude...
En avril dernier, ma petite nièce me charge de veiller sur son "gros Lulu" pendant les vacances de Pâques. De "corvée", cette tache est rapidement passée à agréable surprise tant "Lulu" est drôle et étonnement affectueux ! Et je l'ai trouvé si attachant que j'ai eu le malheur d'en parler à mes amis au cours d'un repas, en montrant quelques photos rigolotes que j'avais réalisées.



"Cadeau" empoisonné...
Ni une ni deux, au jour de mon anniversaire, en juin dernier, ils se cotisent et m'offrent un cobaye de 3 mois avec tout l'attirail : cage, nourriture, etc etc. Je fais une sacrée grimace, partant du principe que l'adoption d'un animal de compagnie doit toujours être un acte personnel, volontaire, et réfléchi. Ce qui n'était pas du tout le cas, d'autant que je ne souhaitais plus avoir d'animaux depuis le décès douloureux d'une chienne fox terrier que j'avais gardé pendant 17 ans.
Dès le lendemain, j'essaie de rapporter mon "cadeau" au magasin, mais le boutiquier refuse de le reprendre (éventuelles maladies extérieures qui pourraient contaminer les autres animaux). Son argument est recevable, et me voilà donc avec un adorable cobaye de trois mois bien sur les bras ! :-/
Je cherche alors à le caser, mais pas n'importe comment, ni auprès de n'importe qui ! Le caser, oui, m'en débarrasser, NON !
Je connais bien deux familles avec des enfants responsables (j'insiste sur ce critère), mais les parents ne sont pas très volontaires, qui plus est à un mois des grandes vacances...
Adoption progressive
Je me fais donc à l'idée que je vais "devoir" le garder, et commence petit à petit à m'attacher à cette petite bestiole toute rikiki, d'où son nom pas très original : Kiki !
Ici, au lendemain de son arrivée.


Kiki est très vif, tout minuscule, et très attachant avec son oreille cassée. Il lui a bien fallu une semaine pour ne plus avoir si peur de moi. Je l'ai laissé venir à moi à son rythme, et l'acclimatation s'est faite de manière assez naturelle.
Rapidement, je m'aperçois que sa maison en plastique jaune n'est pas très au point, qu'elle tombe facilement puisqu'il s'agit d'une simple façade posée contre le bord interne de sa cage. Ni une ni deux, je décide de lui en construire avec deux boites de caviste. Je sors la scie sauteuse, la colle chaude, et hop, une jolie maison bling bling avec terrasse en bois de pin naturel, avec rampe antidérapante et tout et tout, car au début, il glissait dessus à la manière des vachettes d'Interville ! Kiki appréciait beaucoup sa nouvelle maison de luxe, montait, descendait, sautillait, explorait, en faisant beaucoup d'exercice. Hélas, je m'aperçois le lendemain que le bois non traité absorbe l'urine, et qu'à terme, ca risque d'être peu ragoutant pour lui comme pour moi.
Première calamité : le vernis.
Je décide de passer trois couches de vernis ordinaire en laissant bien sécher entre les couches. Pendant ce temps là, Kiki profite de son nouvel enclos de plein air sur le balcon, et semble très heureux tant il court, sautille, explore, et chante ! Son enclos est situé non loin d'un laurier blanc qui lui apporte de l'ombre.
Deux jour plus tard, la maison vernis est sèche, ne sent plus, et résiste très bien à l'eau. Kiki la redécouvre un dimanche soir vers 21h, et l'apprécie toujours autant. A 23h30, je vais le voir et le découvre couché sur le flan, secoué par des spasmes. Il ne se déplace plus, ne cordonne plus ses mouvements, ne peux plus manger ni boire. Panique immédiate, puis je découvre que le bord de sa fenêtre a été légèrement grignoté. Je me penche sur la composition de ce vernis tout ce qu'il y a d'ordinaire, et découvre sur Internet que l'un de ses principaux composants chimiques contient du cobalt, c'est à dire un métal lourd qui agit rapidement sur le système nerveux central en cas d'ingestion... Parti d'une bonne intention avec sa maison vernie, je commence vraiment à culpabiliser en me demandant s'il va passer la nuit, un dimanche...


Lendemain matin, direction vétérinaire avec une photo de la maison ci-dessous (dont les qqs coups de dents visibles sur le rebord de la fenêtre), et la composition chimique du vernis. Son pronostique n'est pas très rassurant. Il contacte le centre anti-poison. Il n'y a pas de traitement approprié, les 48 heures à venir seront déterminantes. Il lui injecte une dose de valium pour calmer les spasmes, car Kiki dépense une énergie considérable non compensée par la nourriture et la boisson qu'il ne peut plus absorber par ses propres moyens. ll risque donc de vite dépérir.
Je dois alors l'alimenter avec du Pomme-Kiwi pour bébé mélangé avec du valium et un complexe vitaminé. Même méthode pour l'hydratation, toujours avec une seringue dans la bouche. Le lendemain soir, ca commence à aller mieux. Je le sors un peu dans son enclos près du laurier pour qu'il se dégourdisse les pattes. Il semble beaucoup apprecier et j'ai bon espoir. Mais le lendemain, re-crise, re-convulsions, re-vétérinaire en urgence, et re-piqure de valium. Je suis néanmoins très étonné que ce poison agisse en dent de scie, et le vétérinaire un peu aussi. Il me dit que le poison doit s'être fixé sur le système nerveux, et qu'il s'évacue lentement, par crises espacées.
Deuxième calamité : le laurier blanc.
Intrigué, je pousse l'investigation sur Internet pour tenter d'en savoir plus, et aider au mieux mon cobaye à se sortir de ce trèsm auvais pas. Et qu'elle n'est pas ma surprise lorsqu'en tapant cobaye + convulsions sur Google, de tomber sur un article au sujet des... lauriers roses ou blancs, comme celui sous lequel à séjourné Kiki sur le balcon.
J'apprends que ces lauriers sont la plante la plus toxique (et mortelle) d'Europe. Que toute la plante (des racines aux fleurs, vertes ou sèches) est d'une telle toxicité qu'elle est généralement fatale aux hommes comme aux animaux en un temps record, et en très faibles quantités. Son principal agent toxique est un dérivé du cyanure, et ce type de laurier très commun est un des principaux composants de... la mort au rat.
Bref, Kiki a non seulement ingéré du vernis avec certitude (cf petits coups de dents sur la photo) , mais à probablement aussi goutté au laurier dont les feuilles et fleurs tombent au sol en cette période de floraison. Au bout d'une semaine de ce traitement intensif et soutenu au valium, aux vitamines et à l'alimentation via seringue, Kiki s'en est miraculeusement sorti. La maison est partie directe à la poubelle, et le laurier est désormais sur un autre balcon. Ne restent sur le "balcon de Kiki" qu'un laurier sauce (que j'utilise pour la cuisine), du thym, du basilic, des plants de tomates, et des plants de poivrons.
Conclusion sur ce premier épisode : pas de vernis sur les maisons à Kikis (!), et grande méfiance au sujet des plantes d'ornement dont j'ai découvert au passage qu'une grande partie d'entre les plus communes sont toxiques, très toxiques, voire mortelles à faible doses, tel le laurier d'ornement qui est la pire de toutes en Europe.
Troisième calamité : la grosse boule sous la gorge...
Après ces dix jours passés à veiller Kiki pour qu'il s'en sorte, le voici enfin requinqué et tout content de retrouver son appétit, sa mobilité, ses ronronnements, sa maison en plastique véritable, et ses petits sauts ! Ces deux premiers épisodes délicats ont cependant consolidé nos liens de confiance puisque je l'ai eu tous les jours dans les mains pour le nourrir et l'assister. Kiki n'est plus du tout timide, et je crois qu'il a du comprendre que je ne lui veux que du bien malgré mes deux grosses fautes par négligence (le vernis, et le laurier...)
Mais deux jours après un retour à la normale bien mérité, je vois apparaitre une grosse boule entre sa gorge et sa mâchoire, et ce, du jour au lendemain, sans la moindre explication... A la palpation, il n'a pas mal vu l'absence de cris ou de gène apparente, mais je sens bien une boule volumineuse. Kiki mange et vit normalement malgré cette boule inquiétante. Je consulte votre forum et découvre qu'il pourrait s'agir d'abcès, que certains cobayes doivent parfois en être opérés, que d'autres s'en sortent tous seuls au bout de quelques jours sans traitement ou intervention particulière. Je me dis que je peux attendre le lendemain pour voir comment les choses évoluent, et effectivement, le lendemain, je note que la boule se résorbe tout doucement. Au bout de 3 jours, elle avait complètement disparu, à l'image de certains exemples lus sur votre forum.
Conclusion : si rien ne vaut un vétérinaire lorsque l'urgence est manifeste, la consultation de ce forum est vraiment très utile lorsque le pronostique ne semble pas alarmant dans l'immédiat, ou en cas d'inquiétude.
Quatrième calamité : l'infection oculaire (toujours en cours à ce jour...)
Deux jour après l'épisode de la boule, je découvre un matin que l'oeil gauche de Kiki reste mi-clos, contrairement à l'autre qui est toujours aussi vif et pétillant. Je commence un peu à désespérer des mille et une calamités qui s'abattent sur cette pauvre bête, et me dis que ca ira probablement mieux le lendemain vu qu'il mange et se déplace normalement. Mais le lendemain, l'oeil a gonflé, il est clos, et il y a des écoulements blanchâtres et des croutes. Kiki est moins vif que la veille et reste prostré, signe que ca ne passera pas tout seul ce coup ci... Le vétérinaire me parle de conjonctivite infectieuse, et me fait une ordonnance d'antibiotiques (0.3 ml de Mycolicine 2x/j pd 1 semaine) + un anti-inflamatoire (2 gtes de Matacam 1x/j pd 5j) + une pommade ophtalmique (Ophtalon 2x/j pd 1 sem pour éviter une kératite).
Rompu à la technique de la seringue et à la compote Blédina dont il rafolle, j'opte pour le même procédé : tout dans la seringue.
Au bout de quatre jours, soit le 14 juillet dernier, je commence à douter de l'efficacité du traitement vu que son oeil ne s'améliore pas beaucoup ou vraiment très très lentement, trop lentement. Et c'est alors que je m'apercois que la seringue dont je dispose pour doser les 0.3ml d'antibiotique dispose d'une graduation en Unité Insuline... Bref, ca fait 4 jours que je donne à Kiki le dixième de la dose d'antibiotiques qu'il aurait du ingérer. Direction la pharmacie de garde pour acheter une seringue graduées en millilitres ml, et non plus en unité insuline UI. Depuis le 14 au soir, et après avoir en confirmation par le vétérinaire le lendemain, Kiki recoit désormais la bonne dose d'antibiotiques et l'on est repartis pour une semaine entière de traitement.
A ceci près que depuis, Kiki refuse catégoriquement d'absorber sa compote avec antibiotiques. Je goute alors son médicament et comprend assez vite le problème puisqu'il est extrêmement amer, et que j'ai multiplié les doses... par 10. D'où son dégout, et mes luttes pour lui faire prendre son médicament.
Et si durant l'épisose vernis/valium, il redemandait volontiers de la compote, là, il la refuse nette par moult cris, grognement, hochement de tête et protestations ! J'ai tout essayé, y compris le dépôt de compote sur ses aliments préférés. Mais il sent très clairement le produit et contourne l'obstacle immédiatement en attaquant la partie non imprégnée. J'ai pourtant ajouté du sucre pour casser l'amertume, mais je crois qu'il ne peut plus voir la compote en peinture tant le gout de l'amertume à du le marquer. Hier, j'en suis arrivé à negocier avec lui pendant 45 minutes, sans succès et beaucoup d'enervement de part et d'autre. J'en suis arrivé à lui retirer toute sa nourriture pour qu'il mange son rond de tomate imprégné du reste de compote pendant la nuit, mais ce n'est pas une solution durable puisque j'en ai pour encore 5 jours de lutte et autres stratégies guerrières.
Ce matin, j'ai tenté le coup avec de l'eau très sucrée, même si j'ai lu que le sucre n'était pas bon. Mais c'est vraiment temporaire, et entre 1 ml d'eau sucrée 2x/j, et le voir dépérir, j'ai tenté le coup, et CA MARCHE vraiment bien puisqu'il se précipite dessus et absorbe tout en moins d'une minute !

Le nettoyage de l'oeil à l'eau tiède avec une compresse n'est pas trop problématique, la pommade oculaire non plus à condition de le préparer un peu avant en le calmant par des caresses.
Un peu d'espoir !

Voilà, je vous ai présenté Kiki et les mille et unes calamités qui NOUS tombent dessus depuis qu'il m'est tombé dessus, moi, un grand garçon de 44 ans...
J'espère vraiment que tout cet enchainement de catastrophes va enfin cesser parce que je trouve que ca fait vraiment beaucoup en si peu de temps pour une si petite bestiole !

Et puis je m'y suis attaché, donc c'est décidé : je ne le donnerai à personne ce Kiki là !

Pour finir sur un peu d'humour, je dirai que Kiki est très courageux face à l'adversité, et ne manque jamais de faire des bêtises pour agrémenter son calvaire.
Avant hier, j'avais laissé la cage ouverte sur le dessus (voir photo plus haut) sans imaginer une seule demi-seconde qu'il pourrait escalader toute cette parois (falaise !) avec ses seules petites pattes et ses petites forces, surtout en ce moment.
Et quelle ne fut pas ma surprise de le voir soudainement courir devant la télé ! Kiki est donc tombé de la hauteur d'une chaise plus la hauteur de la cage posée dessus, soit plus d'un mètre... Là aussi, il aurait pu se blesser et aggraver son cas, et par chance, il ne s'est rien cassé. Depuis, je ferme le dessus de sa cage, même si je dois tourner le dos 10 secondes... Kiki apprend vite, moi aussi !
Enfin, depuis l'arrivée de Kiki, beaucoup de mes amis me demandent souvent de ses nouvelles, et on l'appelle déjà surnommé le "Miraculé". Mercredi dernier, alerté par un bruit étrange sur le balcon, et ce que je vois me fait beaucoup rire. Je saisi la camera et filme trois petites séquences pour immortaliser les péripéties de Kiki en Indiana Jones. C'était le tout premier jour de son problème oculaire, c'est vous dire si j'étais inquiet de son état de santé, et s'il semblait souffrir malgré un oeil déjà mi-clos.
Mes amis ont beaucoup rit, et moi avec lors de ce petit montage vidéo qui je l'espère, vous fera voir Kiki sous son vrai jour : celui d'une petite bestiole bien attachante (et fort intelligente) malgré ce qu'il me fait endurer !

Cliquer sur l'image pour découvrir Kiki en plein brainstorming gastronomique !
(si votre navigateur affiche une fênetre d'erreur, c'est pas grave, cliquez OK, et Kiki apparaitra !)

Montage vidéo de 2mn - Mercredi 12 juilet 2008
Tous conseils pour l'éducation de ce petit monstre bienvenus !
